Voici les sources ayant servi à la rédaction d’un article publié dans le magazine Linux+ de Septembre 2007.
“La « virtualisation » est LE sujet à la mode. Les noms de vmware, xen, innotek, Qemu … sont dans toutes les bouches et les technologies évoluent chaque semaine. Aussi, prenons quelques instants pour revenir sur ce que cette technologie change dans le quotidien de l’utilisateur LINUX.
La « virtualisation », c’est la possibilité de faire tourner un ou plusieurs ordinateurs virtuels sur un seul ordinateur physique.
Pour cela, il vous faut un logiciel d’émulation d’ordinateur c’est-à-dire un programme qui simule le fonctionnement d’un ordinateur complet à savoir :
carte mère avec BIOS et les ports série/parallèle/USB
processeurs
Mémoire
lecteurs de disquettes
carte vidéo
disques dur
lecteurs de CDROM/DVD
Dans la fenêtre de l’émulateur, vous verrez défiler la séquence d’initialisation et de démarrage d’un ordinateur virtuel. Comme un véritable ordinateur, le BIOS s’initialise, recherche un disque de démarrage et s’il le trouve, lance un système d’exploitation.
Aucun des périphériques de la machine virtuelle n’a pourtant d’existence réelle ; ce ne sont que des fragments de logiciels qui simulent le fonctionnement d’un CPU, d’un disque dur, d’une carte réseau.
Le grand avantage de ce type de logiciel est que la machine virtuelle n’interfère pas avec le matériel réel et, ainsi, vous pouvez installer une Debian, une Gentoo et Microsoft Windows sur le même ordinateur sans jamais avoir à reformater de disque réel et surtout, sans aucun risque de conflit ou d’interactions entre votre environnement de travail et les différents PCs.
De plus, si vous voulez tester le comportement de votre distribution dans un environnement multiprocesseur 64Bits ou valider une configuration de routage entre 5 cartes réseau, inutile d’acheter le matériel adéquat : réglez en conséquence l’émulateur.
Évidemment, comme le matériel n’a qu’une existence logicielle, n’attendez pas de la machine virtuelle des performances à la hauteur de celles d’un « véritable » PC. Mais des modules « accélérateurs » se développent pour permettre un dialogue efficace entre le matériel réel et le matériel émulé. Des performances de l’ordre de 50% de la vitesse de la machine réelle sont donc tout à fait envisageables. Il existe même, depuis peu, des processeurs intégrant des instructions de virtualisation « native » (Intel VT-x et AMD-V). En revanche, il faut impérativement prévoir beaucoup de RAM pour héberger la mémoire utilisée par le système hôte et la mémoire du ou des systèmes invités. Des disques durs autorisant un accès rapide aux données (type SCSI) augmenteront les performances.
Le matériel émulé n’est pas lié à la plate-forme du PC hôte – cela signifie que, par exemple, vous pouvez émuler un processeur 64bits même si vous tournez sur processeur PPC. En contrepartie, une carte vidéo accélératrice n’est pas utile, la carte vidéo PCI de votre machine virtuelle ne pourra pas faire fonctionner votre bureau « virtuel » en 3D.
Pour l’industrie, les avantages de la virtualisation des machines sont évidents car cette technologie permet :
d’optimiser les investissements matériels et ainsi faire fonctionner plusieurs serveurs consommateurs de peu de ressources sur un même PC physique,
de construire des architectures logicielles indépendantes de la plate-forme matérielle. Par exemple, si demain, un processus requiert plus de puissance de calcul, alors déplacez simplement la machine virtuelle vers un PC plus performant et comme la machine virtuelle garde la même configuration matérielle « virtuelle », il n’y aura aucune réinstallation à faire,
de sécuriser son environnement de travail. En cas de défaillance d’une plate-forme de virtualisation, il suffit de restaurer les machines virtuelles sur un autre PC et de relancer l’émulateur.
Pour le particulier, l’intérêt des machines virtuelles est peut-être moins évident. Pour ma part, j’ai recensé trois arguments :
vous pouvez finalement faire le grand saut vers Linux sans pour autant rejeter 15 ans de savoir-faire acquis sous Windows puisque vous gardez sous la main une copie du système Microsoft Windows,
vous pouvez ramener du travail à la maison même si votre entreprise ne possède pas de licences pour Linux de vos outils de travail,
vous pouvez vous permettre d’être curieux et de bricoler sans risque de « casser » votre configuration.
Je vous propose de faire un rapide tour d’horizon de quelques solutions de virtualisation adaptées à l’usage personnel. Tous les logiciels présentés ci-dessous sont disponibles tant sous Linux que sous Microsoft Windows….”