Alors que nous sommes à peine blasés des fenêtres, des menus, des « toolbar » ou encore des listes, la conception des applications change. On s’émerveille maintenant des classes WPF, on se fige devant telle ou telle interface Web ou encore on manipule avec aisance la télécommande de sa « box » à sa maison.
On parle service, on parle de plus en plus de serveurs pour que les applications puissent « parler » entre elles. Mais finalement quel est l’avenir des programmes et des interfaces homme/machine ?
Le secteur des technologies a subit ces dernières années une succession de ruptures et de bouleversements de marché. Les batailles de défenseurs du monde Apple, de Linux, de Microsoft sont des batailles qui s’amenuisent, s’estompent. Il n’est plus rare de trouver un adaptateur pour faire travailler tel ou tel programme entre un système vers les autres. Il n’est plus du tout rare de faire des machines virtuelles si c’est nécessaire.
Les programmes doivent maintenant entrer dans l’air du service et chercher à communiquer. Loin des « fat client » avec connexion directe à la base de données, les programmes doivent maintenant remplir des rôles. Ils doivent communiquer aussi avec d’autres programmes pour que l’ensemble corresponde aux besoins des utilisateurs… De l’utilisateur.
C’est sûrement là que la clé se trouve car ce n’est plus pour un ensemble d’utilisateurs bien ciblés mais bien pour chaque utilisation qu’un produit s’installe dans une entreprise ou à la maison. Des utilisateurs alimentent les données et à l’opposé, d’autres utilisateurs, exploiteront les données. Les manières de saisir et de découvrir les résultats seront évidement différentes. A l’évidence, l’usage individuel accélère la mutation. Les frontières qui garantissaient l’accès aux informations s’estompent. Les notions comme celles de la propriété intellectuelle ou la notion de « mon moi » sont remis en cause. Mais avant tout le besoin de communiquer, ce besoin de contact se traduit aussi par un engouement collectif pour l’utilisation du Web et la quête de l’information facile.
Cette transformation de l’utilisation des logiciels ne pourra s’assurer que si les programmes font fi des interfaces prédéfinies pour des connexions vers des interfaces non spécialisées. C’est la multimodalité « La représentation multiple d’un concept désigne la capacité à ce que ce système soit observable sous plusieurs formes ».
Cette mutation des architectures a largement été alimentée par la forte distribution des services en ligne. Les communautés « open » ont mis en place des solutions orientées services ce qui a propulsé l’avènement du web 2.0 ; A travers ceci, l’envie de se construire ses interfaces. Le regroupement des produits et des contenus, la mobilité, l’interactivité, l’externalisation des interfaces créé un ensemble qui favorise d’autant plus le changement de la structure des applicatifs.
La tendance des interfaces palpables et tous ces objets familiers amplifiés de capacités de traitement de l’information font que les interfaces seront manipulables, personnalisables pour ne pas dire corvéables.
Paradoxalement les développements ont beaucoup de peine à se faire d’une manière communautaire. Sûrement parce que nos modèles économiques ne sont pas prêt à l’évaluation « revenus / risques » dans un modèle mondial et mouvant. On va vers un modèle économique ouvert de création commune de valeurs.