A quoi ressemblera le web de demain ? 1

A quoi ressemblera le web de demain ?

Voilà une question que certains se posent, et avant même de trouver une réponse les choses changent déjà. Le but de cet article n’est pas de faire des pronostics mais juste un petit tour des technologies de demain pour savoir à quoi on peut s’attendre

Le web de plus en plus présent

L’accès facilité

Souvenez-vous le bon vieux modem 56k pour aller voir vos mails et dès que vous aviez une pièce jointe c’était le drame. Ce temps là parait loin et pourtant malgré mon jeune âge je m’en souviens très bien.

Outlook juste pour la messagerie, et internet explorer certaines fois pour naviguer avec un café devant soit tellement le temps était long.

Quant aux prix de l’abonnement, aucun commentaire…

Aujourd’hui, plus d’internet limité en temps (même sur certains abonnements mobiles), l’ADSL de base commence à 1 méga pour une somme dérisoire (http://www.ovh.com/fr/adsl/ ou encore http://adsl.sfr.fr/toutes-nos-offres/).

L’arrivée des diverses “box” nous laissent connectés 24h/24, et le wifi a fait encore mieux : où on veut dans la maison, voire même dans le jardin (ou pourquoi pas pour le voisin qui vous a piqué votre connexion…).

Maintenant ce sont nos smartphones qui nous laissent connectés partout où on va. Plus besoin d’avoir un GPS avec des gigas de cartes, le téléphone les télécharge au fur et à mesure. Plus besoin d’un annuaire téléphonique, ni même d’une carte.

Quand vous allumez votre ordinateur, quel est le premier programme que vous ouvrez ? La majeure partie du temps c’est votre navigateur…

Les contenus

Fin des années 90 : des pages de texte avec des images JPEG compressées au maximum voire (la folie !) des gif animés. Un contenu qui relevait plus des journaux et des documentations.

Désormais, vidéos à tour de bras, animations, jeux et autres contenus interactifs sont de mise. Tout cela principalement grâce à une technologie : le flash.

Qui aurait pu imaginer en 2000 que moins de 10 ans plus tard, Youtube diffuserait du contenu vidéo en HD 1080 (et plus à prévoir) ?

Le net a gagné énormément en interactivité et en présentation.

Le net est divertissant, utile et inutile…

Le nerf de la guerre : les navigateurs

La bataille fait rage depuis l’arrivée de Netscape face à Internet Explorer. Une guerre sans merci où il y a quelques temps on voyait Mozilla grand vainqueur avec Firefox.

C’était sans compter sur l’arrivée de Chrome ou encore un succès qu’il faut souligner : Safari.

Le ton a été donné : compatibilité et rapidité, à tel point que Microsoft a complètement changé de camp pour espérer rester dans la course.

Les technologies

Finalement, peu de choses ont vraiment évolué. Le Javascript et le Flash détiennent une place majeure. Désactivez le javascript et le flash sur votre navigateur, vous allez voir !

HTML5 est annoncé comme une technologie d’avenir mais elle tarde à arriver. La majeure partie des contenus animés restent en flash. Preuve de l’omniprésence de flash : Google l’a intégré directement dans Chrome.

Du coté des serveurs, ça pullule ! J2EE, GWT, PHP, ASP, CGI … Des technologies qui existent depuis bien longtemps et qui ont très peu changé (à part le GWT qui est un cas à part).

Une des plus belles avancées a sûrement été l’AJAX. Pour info, cela permet à une page de “discuter” avec le serveur sans avoir à la recharger.

Il ne faut pas oublier non plus les outils tels que Frontpage (à ses débuts), DreamWeaver, Photoshop, Gimp… qui ont certainement énormément contribué au web d’aujourd’hui en rendant plus accessible la création de sites. Sans oublier les prestataires tels que OVH, 1&1 ou Gandi qui ont proposé des offres simples, efficaces et accessibles.

Le net d’aujourd’hui n’est pas composé de rédacteurs et de lecteurs comme pour un journal classique. Chacun peut aujourd’hui contribuer.

Ceux qui ont tout bouleversé

Je vous vois venir d’ici 🙂 mais non, pas tout de suite, j’y reviendrai plus tard.

  • Les créateurs de Mosaic par qui tout a commencé. Il fallait l’idée de base, proposer un programme permettant de mettre en forme du texte et même des images grâce à un code relativement simple (HTML).
  • Microsoft, qui a fait décoller le tout avec Internet Explorer proposé directement dans Windows. Même si aujourd’hui ils ont été inquiétés dans des affaires de monopole, il est impossible de nier leur implication dans le développement du net.
  • Amazon, le premier site commercial qui a ouvert de nouveaux débouchés
  • Yahoo, Lycos, MSN : les portails qui ont eu l’idée de centraliser les informations
  • Google : première société à se concentrer réellement sur la recherche de contenu sur l’ensemble du net. Ils ont été aussi les premiers à archiver et indexer la totalité du web. Google a été aussi un acteur majeur sur l’évolution de certains services comme les mails. Sans compter Maps, Docs….
  • Youtube a lancé la diffusion de vidéos pour le grand public
  • IRC, MSN Messenger, AOL Messenger : la messagerie instantanée
  • Free : premier FAI à casser les prix en France et surtout à proposer un boitier qui fait tout sans avoir besoin de passer par une procédure de connexion à chaque fois.
  • Wikipedia : première encyclopédie collaborative. Elle est le fruit du travail d’internautes à travers le monde. Personne n’a encore réussi à les concurrencer.
  • Napster, Emule, bittorrent : ces programmes/services sont célèbres pour avoir rendu possible l’échange de fichiers entre internautes. Malgré tout, sans eux il n’est pas sûr que les offres commerciales de musique (Deezer, Spotify, Itunes) / VOD (M6Replay, TF1Replay etc…) auraient pu se développer autant.
  • Apple qui a donné un autre visage au web mobile
  • Facebook et Twitter qui ont opté pour un web social, très réactif.

Certains aujourd’hui sont complètement morts. Pourquoi ? Certains n’ont pas suivi, d’autres ont été dépassés par la rapidité et le succès, et d’autres ont été tout simplement rachetés.

La direction prise aujourd’hui

Difficile de faire la différence désormais entre des applications et du contenu web. Cette tendance se confirme avec l’arrivée de Chrome OS et du Chrome Web Store. Le Cloud Computing pourrait changer encore des choses en portant des applications anciennement installées vers le nuage. Ulteo est un exemple de ce qui est possible, tout comme Google Documents, Picasa, Acrobat, Office web apps.

Certaines applications web disponibles sur le chrome web store se distinguent plutôt bien :

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La facilité du “tout connecté”

Recevoir ses mails sur son téléphone et sur n’importe quel ordinateur, pouvoir regarder ses photos n’importe où, transporter sa musique… Beaucoup de services qui paraissent repoussants à la base mais qui sont tellement pratiques !

La solution trouvée à ça : des applications mobiles (Android, iOS) et des applications web pour les machines de bureau, ce qui rend les choses très accessibles et flexibles.

Aujourd’hui, nous sommes tellement connectés que les supports amovibles vont avoir tendance à disparaître. Il parait absurde de vendre un logiciel sur CDROM, ils coûtent cher à produire, sont nocifs pour l’environnement alors qu’une simple diffusion sur le net suffit.

Ce mode d’installation se voit déjà sur Linux (deb ou rpm sur des serveurs distants) et va faire son apparition sur Mac OS.

Pour moi, il va être difficile d’échapper à un environnement “tout connecté”, même s’il va exister divers degrés selon les personnes. Tout le monde ne souhaite pas ou n’a pas besoin d’avoir ses emails en permanence sur son téléphone.

Conclusion

Les bases sont désormais posées : un accès à internet pour tous, partout, tout le temps. Les géants du web vous appâtent avec des services et des offres pour que vous alliez stocker vos données chez eux et que au final, vous ne gardiez plus rien chez vous.

Le web de demain se trouve dans le “cloud computing”, un marché où la concurrence fait rage. En fonction des offres, les applications web vont suivre. Chose relativement nouvelles, il parait aujourd’hui absurde de proposer un service ou une application web sans une application mobile pour iOS et Android.

Les smartphones sont ils eux aussi en train de changer une partie du net ? Fort possible…

A propos Mathieu Passenaud

Passionné de technologies Web, diplômé d'informatique embarquée et actuellement dans le développement d'applications en Cloud Computing.

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6 commentaires

  1. Hello,
    Je suis bien d’accord.

    – Rq : Je rajouterai ICQ pour la petite histoire de la messagerie instantané. Les newsgroup également –

    Quand au futur :
    – Je trouve cela dangereux, car peu se méfie et laisse leurs données sans réflechir.
    La confidentialité est parfois l’oubliée de la baisse des coûts, les professionnels de la sécurité informatique doivent voir rouge !
    – Idem le Cloud privé et maitrisé, me semble être une voie à suivre, choix de l’entreprise selon ses envies et choix. Le tout public est dangereux / qui en a la maitrise ? plus c’est gros, plus c’est difficile de tracer.
    Comment peut on imaginer laisser n’importes quelles données sur internet ? C’est comme si vous laissiez vos documents administratifs chez le marchand de journaux et qu’ils les publient.

    Ce qui m’interpelle, c’est le faible niveau de confidentialité et de conscience des personnes qui m’entoure… j’ai de plus en plus de méfiance envers dans le monde fermé (propriétaire), le faux libre qui alien par des services gratuits pour prendre de l’information. N’est pas une façon de nous rendre dépendant (utiliser sans voir l’aliénation ) ? Tous les services gratuits sont tels qu’il est difficile de s’en passer. Je ne parle pas du GNU/linux, les licences libre /open source / GPL etc… mais des autres qui ne donnent pas tout et qui utilise juste les communautés pour arriver à leur fin. GNU/Linux est la star de l’ombre, c’est incontestable. Il y a partout les outils libre du GNU, BSD, et autres…

    Aujourd’hui, il faut redoubler d’effort, méfiance, PRISM, etc. Les boxs pour mieux venir dans votre maison, je ne veux pas être parano, mais il y a de quoi, tout ces smartphones connecté, que reste t-il de vous ? votre intimité ? votre liberté si j’ose dire ? Vous allez bientôt acheté sans le vouloir tellement la pub va vous bourrer le mou !

    Un monde différent tente d’emerger dans la sphere populaire, TOR, I2P , wikileaks mais pour combien de temps ? les zones de liberté ne sont pas forcément bien vu !

    Le monde change, mais est ce pour notre intérêt ou mieux nous contrôler ? Que restera t-il de l’Homme / l’humanité ? alors que toute la connaissance sera bientôt numérisé et “on line” donc dispo pour l’Intelligence Artificielle et les machines “robot” nous remplacerons petit à petit ? que ferons nous puisque nous leur donnons le meilleur de nous même pour qu’elles apprennent d’elles même ? elles feront tout mieux que nous sachant que ça fait longtemps que les systèmes experts le font déjà mieux que les experts… quid demain ? quel sera la vie du bon petit peuple qui s’accroit en terme de population de jour en jour ? notre place sur la planète pour le quidam qu’elle sera t’elle ? 5ème puissance ou pas ? les ressources s’épuisent, pour qui seront elles ? les puissants ne vont pas se laisser dépouiller gratuitement et équitablement ? De ces derniers, certains y auront accès et pas d’autres…

    Désolé pour la noirceur, mais profitez d’aujourd’hui, nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir…

  2. Tout à fait d’accord, le monde du libre a ajouté une concurrence sérieuse à certaines sociétés, et aussi un esprit d’entraide et de travail collaboratif.
    Le web sans la fondation Apache, sans MySQL, Php ou Linux serait certainement bien différent

  3. Belle analyse, j’aurais ajouté dans “ceux qui ont tout bouleversé” le monde du free je veux dire par là tous les contributeurs qui ont fait apache, les moteurs de blog, mysql (au début)… linux aussi car le fait d’avoir pu multiplier le nombre de serveur quasi à l’infini fait parti pour moi de la légende du net…

  4. Impossible que je reste muet sur ce sujet !
    Le cloud N’EST PAS LA SOLUTION UNIVERSELLE ! Voilà pourquoi je doute sur Chrome OS. Il y a 10 ans je me débrouillais très bien sans connexion internet. Vouloir à tout prix connecter tout le monde n’est pas, selon moi, une bonne marche à suivre.

    – Les fournisseurs d’accès n’ont pas les infrastructures nécessaires pour supporter toutes nos données sur le réseau.

    – L’intérêt est parfois nul pour ce genre de pratique.

    Le Cloud se développe et se développera toujours pour des applications où il y a un intérêt réel. D’ailleurs, attention, Cloud Computing ne veut pas forcément dire Cloud Public. Rien n’empêche une société de monter son propre cloud privé. D’ailleurs je vois l’avenir du cloud en entreprise sur cette voie. Changer des méthodes de fonctionnement et d’architecture au niveau des serveurs pour proposer des services plus disponibles pour les salariés, ou aux clients.

    Nicolas, tu auras toujours du travail, même avec du cloud computing. Il faudra toujours administrer ces machines.

    A chaque problème sa solution. Ce n’est pas le cloud computing qui enlèvera nos bons vieux ordinateurs fixes ni même les disques durs externes des rayons des magasins.

    Par contre, le cloud nous facilite bien la vie pour des transferts de fichiers, des publications ou du travail collaboratif.

    Du cloud computing : oui, mais là où c’est utile d’en avoir. Pour taper une lettre et l’imprimer, c’est disproportionné.

  5. Je suis obligé d’être d’accord, pour 2 raisons:
    1) Le tout cloud est impossible. Les entreprises n’en veulent pas. Comment pouvoir faire confiance à des entreprises privées à l’heure où la propriété industrielle, le brevetage est si important. La peur (justifiée) de l’espionnage industriel n’a jamais été aussi forte.

    2) En tant qu’informaticien, refiler la gestion des serveurs ou services à d’autres revient à scier la branche sur laquelle on est assis.

    Donc le cloud… je suis plutôt sceptique aussi.

  6. Bonjour,
    article de synthèse intéressant, néanmoins je mettrais quelques bémols à l’enthousiasme vis à vis du cloud computing…

    le tout connecté, partout tout le temps c’est bien sympa sur la papier, mais il ne faut pas nier certaines réalités qui concernent parfois peu de monde mais qui sont bien présentes, comme les zones blanches non couvertes par la haut débit créant un internet à deux vitesse, donc un cloud computing fermé à certains.

    citons aussi que tout connecté = plus rien quand connexion HS, c’est quand même un gros bémol quand le cloud parle aux entreprises.

    et pour finir, le cloud computing purement mercantile duquel on commente ici le développement, manque je trouve d’un peu d’équilibre éthique.

    science sans conscience n’est que ruine de l’âme, cela vaut aussi pour la science informatique, n’en déplaise aux pourfendeurs de vie privée que sont certaines majors du web de demain citées dans cet article.

    merci tout de même d’avoir parlé de ce sujet car ça permet justement de discuter de ces travers.