Médéric est un jeune entrepreneur qui a créé une nouvelle plateforme communautaire de gestion de carrière et de recherche d’emploi: Ditwin.fr
Normand, dynamique, tourné vers la technologie et un projet innovant lié à l’emploi… Il était donc tout à fait naturel pour nous de le rencontrer, de lui ouvrir nos colonnes pour le présenter et présenter son projet.
Je vous laisse donc découvrir son parcours, sa vision du monde de l’emploi et bien sûr sa plateforme…
Médéric, peux tu te présenter en quelques mots ?
Médéric Salles, 30 ans, 3 enfants. Informaticien et chef d’entreprise. Normand bien sur !
Quel est ton parcours ?
Après un DUT d’Informatique, j’ai rejoins l’université pour m’arrêter à un DEA en Intelligence Artificielle, devenu Master 2 recherche. Un tel diplôme en 2004 en Normandie, inutile de dire que la recherche d’emploi n’a pas été simple. J’ai ensuite été salarié dans la VoIP et un petit séjour à l’université dans un laboratoire de transfert technologique.
Comment as-tu eu l’idée de créer Ditwin et depuis quand le site est-il lancé?
Quand j’ai enfin trouvé mon premier emploi après 18 mois de galère, j’ai commencé à travailler surDitwin comme l’outil que j’aurai aimé trouver 18 mois plus tôt. Le premier prototype de Ditwin a été mis en ligne en Janvier 2009, la première version commerciale est en ligne depuis Avril 2011.
Peux-tu nous parler des services que tu proposes ?
L’idée de base consiste à utiliser son réseau pour trouver un emploi. Quand on cherche un emploi, on demande parfois aux personnes qu’on côtoie s’il n’aurait pas une idée pour nous donner un coup de main. Ditwin permet de faire la même chose, plus vite et plus précisément.
Les utilisateurs deDitwin peuvent aussi trouver des offres d’emploi grâce à leurs compétences, on ne pense pas toujours à tout ce que l’on peut faire avec telle ou telle compétence. J’ai eu l’occasion de vérifier qu’avec un simple permis de conduire, on peut trouver un emploi … plus facilement qu’avec un beau Bac+5.
Il y a de nombreuses plateformes de recherche d’emploi ou de réseaux sociaux, comment Ditwin peut se différencier (innovation…)?
Il existe en effet un nombre considérable de sites internet pour l’emploi. Des sites d’information, des job boards, des réseaux sociaux, etc.
Si l’on gratte un peu en surface, on peut distinguer 3 types de sites emploi : les petites annonces, les job boards, les réseaux sociaux. Les sites de petites annonces ne permettent pas de déposer un CV, mais simplement de faire une publicité pour une offre d’emploi. Les job boards (exemple : Monster) sont des fermes de CV et d’offres d’emploi, on recherche une offre en fonction de mots clefs plus ou moins pertinents. Les réseaux sociaux emploi ? Ditwin est le premier réseau pour l’emploi. Il faut distinguer les réseaux relationnels (Facebook relie des amis), les réseaux professionnels d’affaires (Viadéo relie des gens d’affaires) et un réseau social pour l’emploi : Ditwin relie des professionnels offrant ou demandant des compétences.
Les offreurs de compétences sont des candidats, les demandeurs de compétences sont les recruteurs. Si l’on mélange un réseau social, un modèle de compétences et la géolocalisation, on peut mettre en relation des professionnels en offre et en demande de compétences, à proximité les uns des autres. N’est-ce pas là le principe même du recrutement ?
C’est une innovation tout simplement car avant Ditwin, en 2009, cela n’existait pas.
Quel est le modèle économique de Ditwin ?
Les candidats profitent d’un service offert. La création de leur compte est libre et rapide. Il est impossible de demander à un chômeur d’abandonner quelques euros dans un abonnement mensuel simplement pour lui permettre de créer son réseau.
Ce sont donc les recruteurs qui accèdent à des actions payantes : soumission d’offre d’emploi, publicité, etc. Mais Ditwin veut s’adresser à tous les recruteurs. Les grands comptes ont tout ce qui leur faut sur Internet, mais les PME sont le parent pauvre des sites emploi. Là ou certains concurrents demandent 800€ pour un offre d’emploi, Ditwin demande 50€. Je veux le boulanger du coin, la petite agence d’intérim locale, le restaurant, la petite usine. Ce sont eux qui forment le tissu de l’emploi en France.
Quelle est ta journée type et comment t’organises-tu ?
Difficile de décrire une journée type dans une start up. Depuis 3 ans, je crée mon réseau. Je passe donc beaucoup de temps à rencontrer des personnes. Des dirigeants d’entreprises, des écoles, des partenaires éventuels.
Je passe donc beaucoup de temps à prendre des rendez-vous. Au cours de ces rendez-vous, on me conseille d’autres personnes à aller voir. ça ne vous rappelle rien ? Il y a deux ans, des secrétaires me répondaient “envoyez un email décrivant votre produit et on vous rappellera”. Maintenant, je rencontre directement des directeurs, des patrons, certains me rappellent.
Entre deux rendez-vous, je travaille sur Ditwin : service après-vente, réponse aux utilisateurs, écriture sur le blog, correction de bugs, développement, etc. Et le plus important, je prépare l’avenir.Ditwin est une idée nouvelle, mais les innovations technologiques les plus importantes sont à venir. Les prochaines années sont très prometteuses.
Quelles difficultés ou problèmes as-tu rencontré avant et après le lancement ?
Avant le lancement, le problème a été de me faire connaitre des chercheurs d’emploi. J’ai harcelé de nombreuses personnes pour avoir mes 30 premiers inscrits. Aujourd’hui, ce n’est même pas le nombre d’inscriptions quotidiennes dans les mauvais jours. Depuis le lancement, la difficulté première consiste à me faire connaitre de tous. Je dois avoir suffisamment de chercheurs d’emploi pour que les entreprises soient prêtes à utiliser Ditwin. Et les chercheurs d’emploi viendront plus facilement si Ditwin propose des offres d’emploi originales. Il faut donc apporter de l’eau au moulin, bouger, présenter le produit, développer son réseau … Et ça portera se fruits, petit à petit.
Quel est ton quotidien de chef d’entreprise ?
Tout d’abord, être à l’écoute des membres de Ditwin, rapports quotidiens du serveur web, Google Analytics. La lecture des emails est cruciale. Une fois que cette première étape est passée, on peut penser au café. Le reste dépend beaucoup de l’agenda, les déplacements, rendez-vous, l’administration, la documentation pour les prochaines étapes techniques … Cela prend énormément de temps.
Dès qu’il y a un moment de libre, on repart vers la technique. Enfin j’essaie de laisser de la place à la famille puisque j’ai 3 enfants en pleine forme.
Quels outils utilises-tu dans le cadre de Ditwin (matériels, plateforme d’hébergement, services web…) ?
Rien de tel qu’un bon vieux IIS qui tourne sur un Windows 95 🙂
Le serveur (proc i5, 16Go RAM) est hébergé chez OVH, une petite boite de Roubaix. Une distribution Debian, serveur Apache2. Le site est développé en PHP5 et une base de données sous PostgreSQL. La version actuelle utilise le framework Symfony, mais la prochaine version sera beaucoup, beaucoup plus légère. Un webservice est en cours de développement. Il est actuellement exploité par SkillJobs, une application que nous venons de sortir et qui utilise “l’intelligence” de Ditwin.
Les prochaines innovations sont totalement confidentielles, mais le panel de matériels et services utilisés sera beaucoup plus étoffé, on sort totalement du 20e siècle, fini le vieux site internet 🙂
Travailles-tu avec d’autres prestataires/partenaires ?
Le graphisme du site est réalisé par KlubGraphik, une boite de com de Caen qui a le vent en poupe. Une équipe jeune et dynamique, ce qu’il fallait pour bosser sur un projet comme Ditwin.
Ditwin étant un réseau social généraliste, j’ouvre le procédé aux autres sites emploi (non réseau, et spécialisés … donc non-concurrents), qui envoient leurs offres d’emploi sur Ditwin. Cela permet de leur faire profiter du principe de croisement des compétences et de faire connaitre Ditwin aux chercheurs d’emploi.
Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui voudraient se lancer dans l’entreprenariat ?
D’abord, faire leur réseau professionnel. Rencontrer les bonnes personnes au bon moment, c’est typique de ce qu’on entend dire, mais pour cela il faut rencontrer des tas de personnes à tous les moments. C’est très long, mais ça porte ses fruits.
Il faut bien choisir la forme juridique de son entreprise : nom propre, entreprise individuelle, SARL, SAS, c’est une question cruciale dès le début car en fonction de cette forme juridique, vous ouvrez la porte de certains concours, de certaines aides, etc. Allez voir un expert comptable pour aider à choisir, cela a aussi une importante incidence sur les charges de l’entreprise !
Le mot de la fin ?
Merci aux lecteurs d’avoir lu jusqu’au bout et merci à Synergeek pour le contact !
Merci Médéric d’avoir joué le jeu de l’interview, de nous avoir donné autant de détail sur ce “marché” de l’emploi (parfois méconnu du grand public). Le réseau SynerGeek t’ouvre grand ses portes et j’espère de notre communauté de rédacteurs, de lecteurs apportera une contribution en faisant connaitre autour d’eux la plateforme. Nous te souhaitons beaucoup de courage et surtout du succès pour Ditwin…