Chrome OS
Compte rendu de la présentation
Comme vous pouvez vous en douter, à 19h le jeudi 19 novembre j’étais connecté à Mountain View pour la présentation de Google Chrome OS. Petit bilan de ma prise de notes de la soirée.
Introduction
Premièrement, on nous annonce une nouvelle… pas très plaisante : il n’y a pas encore de version béta publiée, uniquement le code source à compiler… le premier à utiliser Google Chrome OS est donc celui qui a la machine la plus puissante. En ce moment même, ma machine est en train de le compiler… A suivre.
Tout commence par la base, à savoir le navigateur Google Chrome, le HTML5 puis l’état du marché de l’informatique. Ensuite, une démo du système a été faite puis les aspects principaux (architecture, sécurité). Pour finir, le marché et les questions des journalistes.
Google Chrome
Il a été lancé il y a maintenant 14 mois, et Google recense près de 40 millions d’utilisateurs à travers le globe. Il est 39 fois plus rapide qu’Internet Explorer (tiens, on parle de Microsoft déjà ??), 19 versions stables ont été publiées et les premières pierres du HTML5 sont déjà supportées.
Le navigateur a été conçu en respectant 3 règles :
- vitesse
- simplicité
- sécurité
Donc, pour voir la rapidité de Google Chrome par rapport à Internet Explorer, on nous recommande juste d’ouvrir Google Wave pour comparer (faudrait-il encore avoir un compte…), mais je peux vous certifier qu’il y a une différence, Wave ne fonctionne pas ou presque pas sur Internet Explorer.
Les principaux retours d’utilisateurs sont fondés sur la rapidité du navigateur (selon Google).
Voilà le bon moment pour annoncer la disponibilité de Google Chrome pour Mac et aussi pour Linux, enfin !
A noter aussi une parenthèse sur les extensions dans Chrome. Elles ne ressemblent pas à celles de Firefox, elles sont très simples à développer à base de HTML et de Javascript. Affaire à suivre aussi.
Le HTML5
Encore en développement, Google y participe énormément. Le mot d’ordre est le suivant : utiliser les ressources de la machine pour les applications web :
- la carte graphique pour les vidéos et scènes en 3D (Google O3D ??)
- Les threads pour accélérer l’exécution (Google Gears)
- Gérer le multi CPU au mieux pour en tirer partie dans les applications web.
- Permettre la communication en temps réel, voix et image directement depuis le navigateur.
- Accéder à des données sur disque (Datastore de Google Gears)
Le marché de l’informatique
Sans contestation possible, les netbooks ont envahi le marché de manière conséquente. En 2009, 35 millions de machines de ce type ont été vendues. Les données sont de plus en plus dans « le cloud » que sur les machines, internet est partout et facile d’accès. Les utilisateurs veulent aussi avoir accès à leur données n’importe où et n’importe quand.
« Les ordinateurs sont en train de devenir des téléphones, les téléphones deviennent des ordinateurs. »
Chrome OS (enfin)
Les trois directions de développement sont ressemblantes à celle de Chrome :
- vitesse => comme la TV, vous appuyez sur le bouton et ça s’allume de suite
- simplicité => chaque application est une application web, toutes les données sont stockées dans le cloud.
- Sécurité => un problème difficile, toute la sécurité est dans le navigateur.
Vient donc le moment de nous montrer un Asus EEEPC et de le démarrer… bilan, 7 secondes à afficher l’invite de connection. L’utilisateur entre son login et son mot de passe et 3 secondes plus tard le système est prêt.. ouah ! Ça me fait penser à un dos minimal qu’on démarrait sur nos vieux 486, en quelques secondes c’était prêt, sauf qu’on ne pouvait rien faire…
L’affichage est identique à celui de Chrome. En fait, le navigateur sert à tout.
Les applications sont ouvertes dans des onglets, un onglet principal sert pour afficher toutes les applications disponibles.
Le système du multibureau a été revu et adapté. Désormais, vous avez plusieurs navigateurs d’ouverts et vous pouvez jongler avec de manière interactive et bien pensée.
Une « fenêtre persistante » est toujours au premier plan, il est possible de la réduire dans une barre en bas de l’écran. Elle sert par exemple pour des conversations de messagerie instantanée. Tous les éléments sont bien entendu déplacables par un simple glisser/déplacer.
Lorsqu’un nouveau périphérique est branché, un nouvel onglet s’ouvre avec le contenu du périphérique. Les fichiers sont ouverts directement avec l’application web adaptée. Exemple avec un document excel qui est ouvert directement avec Office 2010 (encore un clin d’oeil à Microsoft, qui doit plus trop savoir où se mettre…). Un PDF quant à lui est ouvert directement avec Google Documents. Gardez bien en tête que tout est basé sur des applications Web.
L’architecture
Je ne vais pas rentrer dans les détails de la conception d’un système. Gardez en tête que Google a fait un gros ménage sur ce point et a adapté son système pour exécuter qu’une seule application : son navigateur web.
Trois étapes simples : on allume, on s’identifie et on accède au web. Le tout en 10 secondes.
Sur un système classique comme Windows ou Linux, les applications utilisent le système d’exploitation et les ressources de la machine. Sous Chrome OS, les applications sont uniquement dans le navigateur et c’est justement lui qui gère les accès aux ressources. Toute la sécurité et la fiabilité du système est basée uniquement sur le navigateur, qui a fait ses preuves depuis un peu plus d’un an maintenant.
Les onglets sont gérés indépendamment, en tant que processus pas comme sur Firefox qui n’est qu’un seul processus.
Le disque dur est partitionné en deux :
- une partition système qui est en lecture seule
- une partition utilisateur qui stocke les données qui servent pour les moments où l’utilisateur n’est pas connecté. Les données sont cryptées de manière à ce que même si le disque dur est mis dans une autre machine, sans le mot de passe du compte utilisateur les données ne sont pas lisibles. Toutes les données sont aussi envoyées dans le cloud. La partition sert de cache pour ces données, et si vous changez de machine vous allez quand même retrouver vos données.
Le marché
Google ne soutient pas les disques durs mécaniques pour les machines sur lesquelles seront installé Chrome OS, mais uniquement les SSD. Plus besoin de grosses capacités de stockage et le SSD offre une rapidité bien supérieure au disque classique. Le disque dur pourrait donc mourir rapidement (les disques durs excèdent pas 2To aujourd’hui, les SSD arrivent à 512 gigas).
Chrome OS est 100% open source, les développeurs indépendant travaillent sur la même branche que les développeurs Google.
Ensuite, un petit film de 3 min nous est gracieusement diffusé. Rien de plus si ce n’est qu’une machine d’aujourd’hui met au mieux 45 secondes pour démarrer.
Les questions des journalistes
Je ne les ai pas toutes relevées, certaines étant plus ou moins redondantes avec ce qui a déjà été dit (les journalistes ne suivent pas toujours tout…)
Question 1 : y aura-t’il un APP store comme pour android ?
Non, chaque développeur est libre de développer sa propre application. Le marché, c’est tout le web.
Question 2 : qu’en est-il de la norme W3C, et quels seront les périphériques supportés
Google travaille toujours avec la W3C et aide à la mise en place de la norme. Bien entendu, ils s’efforcent à la respecter. Tout est documenté au maximum et les constructeurs disposent de toutes les cartes nécessaires pour développer de nouveaux drivers. Google continue aussi à en développer un maximum.
Question 3 : Les drivers seront-ils certifiés ?
Google testera tous les drivers et ils les valideront.
Question 4 : Qu’en est-il des CODECS ?
Pour le moment, Flash est supporté ainsi que la balise Video du HTML5. Il est cependant possible d’installer des binaires et donc d’apporter des codecs supplémentaires.
Question 5 : Il se destine uniquement aux Netbooks ou sera-il ouvert aux autres types de machines ?
Pour le moment, Google se focalise principalement sur le secteur des netbooks. Mais plus de détails seront fournis plus tard l’année prochaine sur le support des autres types de machines.
Question 6 : Si je ne suis pas connecté ?
Le système a été concu pour être utilisé connecté au Web. Le cache et les données de la partition utilisateur prennent donc le relai en cas d’absence de connection au réseau.Tout comme aujourd’hui on peut avoir Gmail en mode non connecté.
Question 7 : le système fonctionne-t-il sur une machine virtuelle ?
A vous de compiler le code et de le faire fonctionner…
Question 8 : Quelles sont les architectures supportées ?
Aujourd’hui, les x86 et ARM sont supportés par Chrome OS
Merci Mathieu pour ce premier rapport sur Chrome OS. De bonnes choses en perspective mais aussi des craintes… Particulièrement sur le stockage des données dans le cloud. Un bon sujet d’article, assurément.